2.1.11

Marc BOUYGARD, 31 janvier 2010



« Marc, et 2010, alors ? »

De Philipon, Grandville, Daumier (ci-dessus), Bib, Dubout, Effel à Tim, des plus célèbres aux plus intimistes et pour n’en citer que quelques uns, des dessinateurs ont commenté l’actualité et l’ont mise en lumière, avec humour, impertinence, gravité ou réalisme, dans une même volonté d’interpeller les lecteurs au nom de la liberté d’expression et du droit à l’information.

Dès le premier tiers du XIXe siècle, le dessin de presse est apparu dans les journaux, en particulier dans la presse satirique comme La Caricature (1830) ou Le Charivari (1832). Il s’est imposé comme un moyen souvent plus efficace que l’écrit de retenir l’essentiel d’un fait historique, d’une figure politique ou d’une affaire de justice. Une lecture rapide de l’image suffit au lecteur pour appréhender une situation grâce au comique décalé d’une composition, l’humour incisif d’une caricature ou le réalisme saisissant d’un dessin de prétoire…

Journaliste autant que dessinateur, l’auteur du dessin de presse combine références historiques, témoignages contemporains, codes graphiques empruntés ou imaginés. L’image devient ainsi redoutable, se faisant polémiste ou dénonciatrice. Procès retentissants, voire emprisonnements ou menaces de mort, jalonnent ainsi l’histoire du dessin de presse.

Presse et censure, mais aussi, portraits-charges et caricatures, événements politiques, faits de société et grandes affaires de justice constituent cette petite histoire en vignettes. Des premières caricatures de Louis-Philippe sous la Monarchie de Juillet à la vie politique d’aujourd’hui, elle offre un paysage graphique autour de personnages et d’événements qui ont marqué la grande Histoire. Il est alors possible de percevoir l’évolution sensible de ce genre : des larges compositions riches en détails et en couleurs du XIXe siècle aux dessins contemporains(*), plus elliptiques, brossant parfois l’événement en quelques traits signifiants.

Ainsi, celui que Marc Bouygard a choisi, parmi des centaines, pour nous dire, avec toute l’ironie et la concision musicale qui font son style incomparable et reconnaissable entre tous, ce qu’il retiendra de l’actualité de cette année finissante.

(*) J’entends déjà certains puristes : « Dessin ? Mais c’est une gravure !... » En effet. À l’instar de Topor, lassé de ne voir revenir à lui que très rarement les dessins confiés aux coursiers de certaines grandes rédactions internationales, Marc Bouygard pratique depuis déjà longtemps la gravure de presse. Ainsi, tout le monde est content.


A consulter également,
un album consacré à l'atelier de Marc BOUYGARD :