19.2.13

Yvan LE BOZEC, 22 février 2013



Yvan Le Bozec est peintre, il réalise aussi des installations. Mais il utilise également régulièrement le dessin, pratique très à la mode en ce moment, sauf que l’artiste s’en moque probablement pas mal d’être à la mode. Ses dessins ne ressemblent d’ailleurs à aucun autre : mélange d’humour parfois évident et de significations mystérieuses, rapprochements impromptus entre des personnages et des mots, voire uniquement des lettres, situations incongrues, dans un style « croquis » très suggestif… On peut se risquer ici et là à faire des familles, à classer cet ensemble anarchique, mais on achoppe très vite : c’est bien du désordre de son cerveau dont il s’agit, et du dessin incarné d’un trait, d’esprit. 
Les amateurs des dessins de Le Bozec se reconnaissent à ce qu’ils ne communiquent que par le rire ou le sourire, car il faudrait être bien poète pour les traduire en mots. On se risque plutôt à montrer ses préférés, et l’autre opine du chef par cette complicité secrète que l’artiste parvient à entretenir.
Extrait du texte de Gaël CHARBAU, 
in "Allez maintenant on rigole HA HA ! HA HA ! HAHA !",
Semiose Éditions



Ce qui traverse toute l’œuvre d’Yvan Le Bozec, et ce qui sans doute la constitue, c’est l’exploration patiente discrète et légère de ce qu’il est encore possible de réaliser sous l’appellation « art ». Être artiste, dans son cas, c’est alors tenter de constituer l’inventaire des occurrences et des possibles ; c’est décliner les hypothèses disponibles afin d’en vérifier l’éventuelle validité. Et cependant, c’est tout le contraire d’une attitude théorique dans le sens où rien n’existe dans ce contexte qui ne passe par l’expérimentation et la réalisation, fussent les plus modestes voire les plus dérisoires. L’expérience d’art de Le Bozec emprunte assez largement la voie de la peinture et du dessin, accessoirement de la vidéo et de quelques autres outils dont la mise en espace et exceptionnellement, le design. Par ces moyens, et mine de rien, il s’attaque aux grosses questions : celle du médium, et en particulier concernant l’état présent de la peinture, celle de la position de l’artiste par une conception assez personnelle de l’autoportrait, celle aussi du ton, de la tonalité particulière que revêt toute posture quand elle s’avère, au-delà des apparences auxquelles il tient, aussi globale et conséquente.

Extrait du texte Jean-Marc HUITOREL 
in catalogue SI J’AVAIS SU !, 
FILIGRANES Éditions

D'autres réalisations d'Yvan LE BOZEC ici 
 et dans Hublots du soir