Le corps occupe dans le travail
de Nathalie Tacheau une place centrale : il est à la fois le vecteur, le
motif et le sujet. Sa pratique artistique trouve son origine dans le flux de la
vie quotidienne et interroge le corps – au dedans et au dehors –
comme un espace à découvrir.
De l’installation au dessin, du
monumental à l’intime, l’artiste met en scène des scénarios poétiques
caractérisés par une impression de cyclicité et d’inachèvement.
Utilisé à l'origine pour
matérialiser une pensée en train de naître, le dessin est aujourd'hui pour
Nathalie Tacheau une pratique artistique à part entière. Elle traite ses
personnages tantôt de manière naïve, volontairement malhabile et sans
perspective, tantôt avec une grande précision du trait.
C’est à travers une réflexion
constante sur la relation à l’autre que le sens se dévoile, par strates, au
spectateur. Il s’articule autour du souvenir, du regard que
l’on porte sur l’univers de l’enfance et la complexité des rapports humains.
Avec force, Nathalie Tacheau
montre les pleins et les creux d’un corps en suspens, nécessairement flou, où
semble se diluer l’être tout entier.
Nathalie Tacheau nous dit : « Je construis en profondeur une architecture
de l’intime qui rend un corps visible par les strates de vie qui le composent.
Un corps dont l’identité se construit grâce au récit de l’autre. Cette composition devient le point d’encrage
d’une narration qui m’échappera par le regard de l’autre également. Mon travail interroge le corps, sa place, sa perception, ce qui peut
faire lien et qui est à l’œuvre, entre le particulier et l’universel.
Je
souhaite représenter un corps, lieu de narration pour tous, que chacun peut
endosser et habiter comme il lui plaira, ou pas. ».
Marie-Cécile Ruault Marmande, Dedans-dehors (extrait)
Marie-Cécile Ruault Marmande, Dedans-dehors (extrait)