29.9.15

Wilfrid GREMILLET, 2 octobre 2015

A contrepied de sa pratique de photographe studio, Wilfrid Gremillet s’intéresse dans un projet plus personnel aux zones péri-urbaines, donnant une visibilité nouvelle à ces espaces souvent transitoires, fonctionnels ou désaffectés. Fin observateur, le photographe cherche à attirer l’attention sur ces interstices que l’on traverse sans voir, sur ces lieux faussement vides où se côtoient mobiliers urbains, bâtiments industriels et végétation. Prises de manière frontale puis accolées les unes aux autres, ses photographies créent l’illusion de panoramas segmentés puis recomposés, propices à multiplier les perspectives et à insuffler un dynamisme dans la composition. Cette dernière est articulée autour d’un fil conducteur, le plus souvent un mur, dont la linéarité est brisée par le chevauchement des images et leur non-alignement. L’agencement d’ensemble ainsi déconstruit laisse alors apparaître des ruptures, des coupes et des décalages qui jettent un trouble et déréalisent la scène. Wilfrid Gremillet développe par ce biais une esthétique de l’ambiguïté qui, si elle emprunte à la photographie d’architecture ou de paysage, se décolle de sa plasticité documentaire en incluant une impression d’artifice. Archéologie fictive de lieux existants, ce projet en réinvente finalement la perception et suscite, chez le spectateur, de nouvelles narrations possibles.


Florian Gaité


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